Voyage au Pérou: Le dernier du Paris Dakar 2013

On s'intéresse toujours aux premiers de la course, et si on jetait un oeil sur l'arrière du classement ? Sur ces anonymes qui mangent froid certains soirs, et qui bricolent leur auto ou leur moto à la lampe de poche pour tenter de la remettre en état et préparent leur road book pour l'étape du lendemain. Coup de projecteur sur "le dernier du Dakar.

Un record tombe dès la première étape du rallye Paris Dakar 2013.
Lors de la première étape, le dernier pilote du Paris Dakar à l'arrivée fut l'uruguayen Laurent Lazard. Sur une étape de 13 km, il a franchi la ligne d'arrivée avec 6 heures 40 de retard sur le premier en catégorie moto. Pour arranger les choses, il a de surcroît écopé d'une pénalité d'une heure. Je n'ai pas les statistiques de toutes les étapes du Dakar, mais je pense qu'il s'agit là d'un record de lenteur depuis la création de ce rallye: Laurent lazard a parcouru la première étape du rallye Paris Dakar 2013 à une vitesse moyenne inférieure à 0,5 km/h. On peut difficilement commencer plus mal un rallye. L'Uruguayen ne s'est pas perdu en chemin, sa moto a été victime d'une panne mécanique, sa pompe à injection a lâché. Après examen de celle-ci il s'est avéré qu'elle avait un défaut de fabrication. Dans son malheur, Laurent a tout de même eu la chance que sa pompe a injection lâche dans le prologue. Il n'a pas été éliminé et finalement, le Lazard fait bien les choses. Au 13 janvier à la journée de repos à San Miguel de Tucumán il est toujours en course et remonte au courage son retard. Je vous d'ailleurs invite à lire l'excellent blog de Laurent Lazard qui relate son parcours et ses impressions sur le Dakar 2013, et toutes les courses auxquelles l'uruguayen participe (le blog est en français ;-).

Une blessure, la galère et l'abandon.

Les motards sont les plus exposés physiquement, de plus ils sont seuls sur leur moto. Le Paris Dakar peut brusquement se transformer en chemin de croix après une chute. C'est ce qui est arrivé au Franc-Comtois Gilles Diguiet, dont c'était la cinquième participation à l'épreuve, lorsqu'il a chuté à la troisième étape et s'est fait une luxation à l'épaule gauche. Ce jour-là la course a duré pour lui 12 heures 14 minutes, et il a passé la ligne d'arrivée bon dernier avec 9 heures 36 de retard sur le vainqueur du jour. Un véritable calvaire, et des images du bivouac qui ne laissent planer aucun doute lorsqu'il se fait soigner à l'infirmerie: il ne repartira pas, la course est terminée pour lui. Son bras gauche est ballant, il ne pourrait même pas lever un verre. Et pourtant, contre toute attente, il décide de repartir le lendemain avec son épaule en vrac, termine l'étape en serrant les dents et remet ça le lendemain. Il finit la cinquième étape une nouvelle fois à la dernière place à 4 heures 20 du leader, et finit par abandonner, après avoir lutté contre la douleur durant trois jours sur sa moto.